ARSENE PRAT

Ce film numérique montre la projection du journal filmé en super 8 et muet d’un caméraman. Le spectateur voit et entend le dispositif du film en train de se dérouler. Ce document est perturbé par l’irruption dans sa bande son d’une voix off et de paysages sonores commentant les images du film muet. Le spectateur voit le film qui se joue à l’écran et entend celui qui le documente. Ce décalage permet un double regard, dans lequel le document se teinte de fiction. 

L’espace ouvert par le film du film, fait apparaître la projection qui s’y joue de deux manières paradoxales :
des images prises dans le réel et de la matière lumineuse. 

Dans ce transfert, le caméraman par la mise en scène de son journal filmé, se constitue un monde sur mesure. Un monde qu’il projette et commente pour attester de la réalité qu’il se crée. Un monde fait d’images dont il (se) raconte l’histoire.